→ Historique du syndicat

Le Syndicat National des Fabricants et Grossistes en Chapellerie, Mode, Fleurs, Plumes et Accessoires a été créé il y a une vingtaine d'années afin de regrouper trois activités autrefois indépendantes : Chapellerie, Mode, Fleurs et Plumes.

 

Nos adhérents représentent toute la gamme de la production française : Sport; Campagne; Ville; Soir; Cérémonie et Mariage. Certains de nos membres travaillent pour les plus grands noms du Prêt-à-porter et de la Haute-Couture, d'autres ont une production plus classique.

Nous représentons toute la chaîne de la Chapellerie : de l’Importateur de matières premières au Distributeur, en passant par les Fabricants de formes, de chapeaux classiques, fantaisies ou sportifs, et enfin Ies Créateurs. Certains de nos adhérents ont également ajouté à leur production habituelle, celle de l'Accessoire de Mode. Nous comptons aussi parmi nos membres les plus grands Fabricants français de Fleurs et Plumes. Nous éditons semestriellement une revue : CHAPMOD, qui est distribuée en France comme à l'Etranger aux professionnels du Chapeau et de I'Accessoire.
 

Enfin, notre Syndicat est un très bon Ambassadeur français à l'étranger, puisque tous nos adhérents exportent leurs produits à travers le monde entier.

→ Le couvre-chef, de l'antiquité à aujourd'hui

Gigantesque, minimaliste, fantaisiste ou raffiné, le chapeau symbolise la tête et la pensée. Il peut protéger du froid, du soleil, des chocs, embellir, aider à séduire, compléter une tenue, ou imposer aux regards un statut professionnel, une fonction, une personnalité, ou encore marquer un passage dans le déroulement d’une vie… et cela  depuis  que le couvre-chef existe et dans toutes les sociétés.

En France, il a connu des fortunes diverses.

 

C’est vers la fin du Moyen Age que l’usage du chapeau se répand, devenant au fur et à mesure une parure indispensable. Dans le costume médiéval, on retrouve trace du chapeau de feutre de forme pointue chez les gens du peuple au temps de Charlemagne, les courtisans portant eux un turban formant diadème puis un chaperon qui régnera plusieurs siècles. Le chapeau mou apparaît à la fin du Moyen Age, sous Louis XI. 

 Les femmes du Moyen Age ne portent pas  de chapeau, mais des coiffes. Il y a cependant une exception, au XVème siècle avec le « hennin », bonnet considéré comme chapeau par sa hauteur et sa rigidité.

 

Au XVIème siècle les chapeaux se simplifient. Ce sont des toques et calottes ornées de panache et de joyaux,  qui dominent durant ce siècle. Cependant un chapeau feutre à haute forme, à bord relevé du côté gauche  et orné d’une plume d’autruche, apparaît à la fin de ce siècle. Les femmes ne portent pas de  chapeau proprement dit et  adoptent celui de l’homme pour aller à la chasse. Elles se coiffent de résille puis de bonnet chaperon.

 

A la fin du XVI ème siècle et cela se prolongera tout au long du XVII ème, la mode féminine  est plutôt de se couvrir les cheveux de poudres parfumées, de pierreries, fleurs…ou d’un simple petit mouchoir en dentelle posé sur le haut de la tête. Quant aux hommes  durant la première moitié du XVIIème siècle, c’est le triomphe d’un large feutre en en poil de castor. Bas de forme, il est entouré d’une longue plume d’autruche dite pleureuse, souvent coloré. Ce fut le chapeau le plus caractéristique de l’époque Louis XIII.

A la fin de ce  siècle sa forme devient plus petite à bords étroits avec deux grosses plumes de chaque côté qui le dissimulent presque entièrement. Puis  les bords se relèvent et  cette forme annonce le tricorne qui apparaît avec un bord galonné puis garni de petites plumes dites plumets.

 

Le tricorne reste en usage pendant de nombreuses décennies au XVIIIème mais   sa forme est plus réduite. Il est surtout porté sous le bras pour  éviter  de déranger les boucles et de faire tomber la poudre qui recouvre la perruque. Ce petit tricorne persiste durant les premières années du règne de Louis XVI, mais lentement, le déclin et la chute des perruques fait place à de nouveaux chapeaux aux formes souvent singulières. Le plus répandu est le “ Chapeau à la Suisse ” à deux cornes latérales larges et longues et une pointe saillante sur l’avant.

Sous la révolution, les idées politiques prévalant sur la mode, les chapeaux viennent compléter des tenues distinctes les unes des autres en illustrant chaque tendance. Les “ Sans-Culottes ” portent un bonnet rouge. Les élégants royalistes  appelés “ muscadins ”, conservent des coiffures poudrées ou l’ancien tricorne. Des chapeaux de forme assez haute commencent à apparaître. Les femmes se distinguent sous l’époque de Marie-Antoinette. Le volume de la tête augmente considérablement pour devenir ce qu’on appelle les “ coiffures poufs ”. La chevelure rehaussée par des pièces de gaze et de faux cheveux, se chargent de fleurs, plumes et objets hétéroclites. C’est aussi le règne des bonnets de taille souvent imposante. Rose Bertin conseillère de la Reine et dénommée «  ministre de la mode » est considérée comme l’ancêtre des grands couturiers et de la haute mode.

Le métier de  modiste se développe considérablement au XIX ème  avec Caroline Reboux, et au XX ème, avec l’essor du chapeau féminin. Les modistes comme les couturiers ont eu leur célébrité notamment au XXeme : Jeanne Blanchot, les Sœurs Legroux, Madeleine Panizon, Rose Valois, Rose Descat, et plus tard Gilbert Orcel, Paulette, Claude Saint Cyr,  …. 

La capote et le haut-de-forme  dominent le 19 ème.siècle. La capote, très emboîtante, connaît des formes diverses selon les périodes.

La mode masculine  se transforme radicalement. L’habillement devient une question de convention et bascule vers l’uniformité. Le haut-de-forme en soie, feutre ou paille traverse le siècle; la hauteur de sa calotte et la forme de ses bords se modifient. Vers 1830, M. Gibus invente un mécanisme  permettant de le replier : ainsi naît le Gibus. Le melon apparaît vers 1870, puis les feutres souples vers 1885. En été, on se coiffe d’un canotier ou d’un panama pour le voyage.


 

Début 20e, c’est l’euphorie du progrès, la Belle Époque ; la femme en est l’idole. Tout est une occasion pour s’habiller. Les chapeaux, innombrables, se divisent en différentes catégories selon les événements pour lesquels on les porte – le voyage, le sport, une visite…-. Avec la

mode de la silhouette filiforme, le chapeau devient de plus en plus grand pour atteindre des proportions maximales en 1909. Il est alors surchargé de fleurs, de rubans, de plumes. Il revient ensuite à des proportions plus réduites. L’homme se coiffe toujours d’un haut-de-forme. Le chapeau melon est porté dans certaines circonstances à la ville, en journée, avec un  complet. Le feutre mou n’est porté qu’en matinée ou lors de voyages. En été, le port du canotier se généralise.

 

Après la Première Guerre mondiale, de nombreuses transformations s’opèrent. En l’absence des hommes partis au front, les femmes ont dû travailler à l’extérieur, entraînant  un mouvement de libération. On adopte une mode plus pratique : des jupes raccourcies et des cheveux coupés très courts, la cloche apparaît. Les hommes se coiffent d’un feutre mou qui devient très en vogue durant toute cette période. Sa ligne est plus large, ses bords sont plats.

 

Dans les années 1930, c’est un retour à la féminité, le chapeau cloche se transforme ; il libère le front et sa calotte est rétrécie. Cette petite toque caractéristique de la période est portée penchée sur le côté, cachant parfois un œil, permettant de dégager la moitié du visage et de laisser voir les boucles de cheveux. Durant toutes ces années, les femmes se coiffent aussi, selon la circonstance, de capeline, béret, canotier, breton… Les garnitures se diversifient. À partir de 1937, le chapeau reprend de la hauteur et sa ligne est accentuée par des coques, aigrettes, et des drapés dressés. Pour les hommes, le port du chapeau est encore une obligation, mais vers 1935, il tend à être délaissé par les plus jeunes.

 

Pendant la seconde guerre mondiale, les accessoires connaissent un engouement particulier. Le chapeau féminin attire le regard et donne une note gaie à la silhouette. La calotte, petite et très haute, est accentuée par les garnitures. La mode est également aux grands bérets dans des interprétations les plus diverses, aux chapeaux à passe en auréole, aux bonnets écossais… Les turbans en jersey drapé, très en vogue, cachent des cheveux souvent mal coiffés ; de plus, emboîtant bien la tête, ils permettent aux femmes de circuler à bicyclette -moyen de transport très utilisé- sans avoir à se soucier de l’envol de leur coiffure. Ces années d’Occupation se caractérisent par l’emploi de matériaux de mauvaise qualité ou de substitution et par la couleur qui est à l’honneur. À la Libération, les capelines se garnissent de fleurs bleues, blanches et rouges.

Les hommes se coiffent toujours d’un feutre léger.

 

 

Entre 1950 et 1965 Le couvre-chef féminin est encore très présent. Petits et grands chapeaux voisinent avec une grande variété de formes. Dès 1958, les calottes reprennent de la hauteur et du volume par nécessité puisqu’il faut  abriter une chevelure de plus en plus gonflante.

Contrairement aux femmes, l’homme jeune délaisse le chapeau. Inquiets, les professionnels multiplient les actions et étudient de nouvelles formes. De cette concertation, naîtront le « Mambo » et le « Robin des Bois » -1956/1957- adoptés jusqu’en 1960. Pour le soir, les hommes optent pour le chapeau « smoking » doublé de soie.

 

Les années 1970 sont marquées par un profond bouleversement du mode de vie laissant peu de place au chapeau jugé trop démodé. Dès 1970, la mode unisexe est très présente : femmes et hommes se coiffent soit d’un grand chapeau appelé «  maxi hat », pour le grand air, et midi hat pour la ville. Les hommes optent aussi pour le Borsalino.

Il faudra attendre les années 1990 pour connaître un nouvel engouement pour le chapeau. Marie Mercié et Jacques Pinturier révolutionneront le chapeau et son port; ils seront suivis par un grand nombre de créateurs qui se distinguent par l’originalité de leur travail, et leur attachement aux savoir-faire modistes et chapelier.